Lorsque les femmes dirigent et participent aux processus de paix, celle-ci dure plus longtemps. Depuis l’adoption, il y a 17 ans de la résolution 1325 décisive du Conseil de sécurité des Nations Unies appelant à la participation des femmes dans la consolidation de la paix, il apparaît de plus en plus clairement que les femmes sont de fermes contributrices au maintien de la paix dans leurs communautés et nations. Les recherches menées montrent que l’égalité des sexes contribue à la prévention des conflits et que des taux élevés de violence contre les femmes coïncident avec l’apparition de conflits.
Malgré ces indications probantes, les mesures en faveur de l’inclusion, du leadership et de la protection des femmes restent insuffisantes. Dans certains domaines, une régression s’est même produite.
En 2016, le pourcentage d’accords de paix signés qui comportaient des dispositions tenant compte du genre a baissé pour se situer à 50 %, contre 70 % en 2014.
En date de juin 2017, 141 millions de personnes au monde avaient besoin d’une aide humanitaire. Les écarts entre les sexes dans le cadre d’opérations humanitaires sautent aux yeux. Dans les situations de conflit et d’après conflit, les taux de mortalité maternelle atteignent près de deux fois le taux mondial, tandis que les filles sont deux fois et demie plus susceptibles de ne pas être scolarisées.
Dans le même temps, l’extrémisme violent est en hausse. Les terroristes et les groupes extrémistes manipulent les normes et les stéréotypes sexistes existants pour faire progresser leurs intentions et leurs activités de recrutement. Les femmes et les filles ne sont pas seulement les cibles de leurs violences sexuelles systématiques, mais elles sont devenues la cible des recruteurs – les femmes représentent maintenant au moins 20 à 30 % des combattants terroristes étrangers. (*source: Onu Femmes)
Résolutions des Nations sur la Paix et la Sécurité
Au plan international, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté sept résolutions. Ce sont:
Ces résolutions proposent un cadre pour la mise en œuvre et le suivi du programme de l’ONU sur les femmes, la paix et la sécurité.
Historique des mandats relatifs aux femmes, à la paix et à la sécurité
Les grandes lignes du travail du Département des opérations de maintien de la paix en ce qui concerne l’égalité des sexes et le maintien de la paix découlent de la
résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité, la première dans laquelle le Conseil a traité de l’impact disproportionné et tout à fait particulier des conflits armés sur les femmes.
La résolution du Conseil de sécurité 1325 (2000) souligne l’importance d’une pleine participation active des femmes, dans des conditions d’égalité, à la prévention et au règlement des conflits ainsi qu’à l’édification et au maintien de la paix.
Elle appelle les États Membres à faire en sorte que les femmes participent pleinement, sur un pied d’égalité avec les hommes, à tous les efforts visant à maintenir la paix et à favoriser la paix et la sécurité et invite instamment tous les acteurs à accroître la participation des femmes et à prendre en compte la parité des sexes dans tous les domaines de la consolidation de la paix.
Dans le prolongement de ce texte, le Conseil de sécurité a adopté la
résolution 1889 (2009), qui appelle à renforcer encore la participation des femmes aux processus de paix et à concevoir des indicateurs permettant de mesurer les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la résolution 1325 (2000).
Reconnaissant l’impact que la violence sexuelle dans les conflits a sur le maintien de la paix et de la sécurité, le Conseil de sécurité a adopté la
résolution 1820 (2008) qui fait clairement le lien entre la violence sexuelle en tant que tactique de guerre et les questions concernant les femmes, la paix et la sécurité. Cette résolution renforce la résolution 1325 et souligne que la violence sexuelle dans les conflits constitue un crime de guerre et exige des parties à un conflit armé qu’elles prennent immédiatement des mesures appropriées pour protéger les civils contre cette violence, entre autres en formant les contingents et en faisant appliquer des mesures disciplinaires.
La
résolution 1888 (2009), qui prolonge la résolution 1820 (2008), charge les missions de maintien de la paix de protéger les femmes et les enfants des violences sexuelles dans les conflits armés et prie le Secrétaire général de désigner un représentant spécial chargé de lutter contre elles pendant ces conflits (Bureau du Représentant spécial du Secrétaire général chargé de la question de la violence sexuelle dans les conflits). Plus récemment, le Conseil de sécurité a adopté la
résolution 1960 (2010) qui va plus loin et approfondit les questions à traiter concernant les femmes, la paix et la sécurité qui sont liées à la violence sexuelle.
Dans le prolongement de la résolution 1960 (2010), le Conseil de sécurité a adopté la
résolution 2106 (2013) qui demande le renforcement des efforts des États Membres et des agences de l’ONU de s’acquitter des obligations qui leur incombent et de continuer à lutter contre l’impunité, en traduisant en justice les auteurs de violences sexuelles commises en période de conflit armé. La résolution 2106 réaffirme aussi que l’égalité des sexes et l’autonomisation politique, sociale et économique des femmes sont au cœur des efforts à long terme visant à prévenir les violences sexuelles en période de conflit armé et d’après conflit.
La
résolution 2122 (2013) a pour objet de concrétiser les priorités adoptées dans la résolution 1325 et souligne l’importance de la participation des femmes à toutes les phases de la prévention des conflits, du règlement des conflits et de la consolidation de la paix.
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