L’Action mondiale des peuples (Peoples’ Global Action – PGA) constitue un espace autonome et important de dialogue, de débat, de points de divergence mais aussi et surtout de points de convergence. Les associations, les syndicats, les mouvements sociaux se sont réunis pendant deux jours pour s’engager de manière critique sur l’évaluation du processus du GFMD (Forum Global sur la Migration et le Développement) dirigé par les gouvernements et faire pression sur les États pour qu’ils établissent des politiques de migration et de développement basées sur les droits humains et
sur le respect des conventions internationales.
Cette hétérogénéité et cette diversité de la société civile sont une vraie force et une véritable richesse pour défendre les droits des migrant.e.s et faire avancer le travail sur les migrations.
L’édition de la PGA 2018 qui s’est tenue les 8 et 9 décembre à Marrakech avait pris une tournure particulière cette année avec l’adoption du Pacte mondial sur les migrations dites « sûres, ordonnées et régulières », qui a donné lieu à beaucoup de débats entre les membres de la société civile du PGA avec, parfois même, des points de vue opposés.
Rappelons le contexte général dans lequel le Pacte a été discuté et adopté. Tout d’abord, une dizaine de pays ont catégoriquement dit non au Pacte, souvent alimentés par des mouvements populistes qui utilisent une rhétorique nationaliste et xénophobe. Ceux-ci voient dans ce Pacte une atteinte à leur souveraineté. Ces États sont hostiles à l’accueil des personnes migrantes et/ou réfugiées et considèrent que celles-ci constituent un risque pour la sécurité de leur pays, comme la Pologne, l’Italie, la Hongrie, l’Autriche, la Tchéquie, les États-Unis, l’Australie, Israël, etc. Enfin, ils voient dans ce Pacte une remise en cause de leur politique nationale hyper restrictive.